Campagne Chiaroscuro

Hello !

Je n’avais pas prévu d’écrire un article « hors univers » avant un petit moment, mais les circonstances s’y prêtent. C’est aussi ce qu’il y a de sympa avec un blog, on peut parler des choses  au fur et à mesure de leur déroulement.

Il y a deux semaines je parlais du projet de jeu de rôles Chiaroscuro, puisque je fais partie de l’équipe créative. Depuis ce lundi a débuté la campagne de financement participatif sur le site Ulule !

Toutes les infos détaillées et la page pour nous soutenir sont ici :

soutien Ulule

 

Si vous ne connaissez pas le principe du financement participatif, je vais tenter de vous l’expliquer simplement.

D’un côté, nous avons des personnes créatives qui sont investies dans un projet en autofinancement. Ils présentent leur projet alors que celui-ci est déjà abouti et qu’il ne manque plus qu’à le matérialiser.

Pour les aider à concrétiser leur projet (jeu, film, jeu vidéo, livre…), les plateformes de financement participatif les mettent en relation avec de l’autre côté, des personnes qui peuvent être intéressées de participer, en échange d’une contrepartie proportionnelle à la somme investie. Il s’agit en général du produit final tel qu’il sera vendu, avec d’éventuelles améliorations ou bonus inédits (collector) pour remercier les participants.

Il faut atteindre une certaine somme sur un nombre de jours limité, pour que le financement soit validé. Si on n’atteint pas ce palier, l’argent est rendu aux investisseurs, et les personnes qui ont créé le projet n’ont plus qu’à essayer de trouver de l’argent ailleurs. Certains projets peuvent ainsi ne jamais voir le jour alors qu’ils sont déjà créés et finalisés, uniquement faute d’argent.

 

Plus le projet est coûteux plus c’est délicat, évidemment. Mais si tout se passe bien, les auteurs du projet bénéficient de la somme récoltée pour, par exemple dans le cas de Chiaroscuro, imprimer le livre du jeu, l’écran du Meneur, la carte en grand format, des illustrations ex-libris, etc…

Au moment de la publication officielle, les personnes qui ont investi de l’argent dans le projet recevront sans plus tarder les contreparties qui leur sont dues. Tout le monde est gagnant.

On détermine plusieurs paliers financiers, permettant que plus la somme récoltée est importante, plus les participants auront des récompenses intéressantes.

Le but n’est pas de gagner de l’argent avec, mais d’investir 100% des fonds récoltés dans le projet. Des livres seront imprimés pour être expédiés aux participants de la campagne, d’autres pour être vendus dans des magasins et sur internet.

 

Voilà pour les petites explications. Si vous avez des questions sur le financement, l’univers de Chiaroscuro ou les jeux de rôles en général, je vous invite à les poser dans les commentaires de cet article ou par mail (sandro@entombootis.com). J’y répondrai avec plaisir.

 

couv(la couverture de Chiaroscuro Imperium, par Olivier Sanfilippo)

 

Tout soutien de votre part est le bienvenu. On peut commencer à participer à partir de 5 petits euros, mais si vous partagez l’information sur les réseaux sociaux ou des forums que vous fréquentez, ce sera déjà très sympa de votre part.

 

Je tiens aussi à profiter de cet article pour remercier Les Vagabonds du Rêve.

Ils ont accepté de servir de structure à notre projet, nous évitant ainsi de devoir monter notre propre association. Ce sont eux qui ont pris en main cette campagne sur Ulule, réalisé la jolie vidéo de présentation et toute la page, du beau travail.

Je pense qu’ils ont cogité un bon moment pour mettre tout ça en place. Ils assument la partie administrative et logistique en nous permettant de nous concentrer sur la partie créative, c’est vraiment la classe. Merci les copains.

C’est de l’auto-édition en partenariat.

Cette campagne commence très bien, au moment où j’écris ces lignes nous sommes déjà à 89 % du premier palier et il reste encore 42 jours. Vont-ils y arriver ? suspense…

Grâce à votre soutien, pas de doute !

 

♦♦♦

Les chiffres ce n’est pas ce que je préfère, alors j’aimerais aussi vous parler de l’histoire de ce projet et de l’équipe qui lui a donné vie.

Tout a commencé avec mon frère, Aldo Pappacoda. C’est le moteur du projet, il a écrit 90% des textes de Chiaroscuro. Il était déjà co-auteur sur plusieurs jeux de rôles et il avait envie de créer son propre univers.

Quand il m’a proposé de participer fin 2011, il était encore seul sur le projet. Il avait écrit pas mal de pages, le contexte était déjà bien défini. Il avait encore plein d’idées à concrétiser mais il était bien lancé.

Dans le milieu des jeux de rôles, les joueurs sont habitués à des livres contenant beaucoup d’illustrations. Ça fait partie des codes du genre.

Comme j’ai des petites affinités avec le dessin et le graphisme, et mon frère pas du tout, c’est en dessinant que j’ai commencé à participer. Une carte, des personnages, des armes, des bâtiments, des blasons, des symboles, des plans… puis on s’est dit que ce serait bien de faire un blog. Alors j’ai fait aussi un logo et une bannière.

J’ai aussi écrit le chapitre « Calendrier et Astrologie » et quatre nouvelles d’ambiance qui se suivent. Et puis j’ai apporté quelques idées et participé aux relectures et corrections sur tous les textes.

 

Carte couleurs(la carte du monde connu, que j’ai réalisée)

 

Olivier Sanfilippo nous a rejoints en 2012. Un excellent illustrateur. J’aime beaucoup son style aérien et poétique, autant pour les décors que les personnages.

C’est lui qui nous a mis ensuite en contact avec nos deux prochains protagonistes.

 

Maeva Wéry est illustratrice également. Elle est vraiment douée pour les personnages, mis en couleurs aussi joliment sur l’ordinateur qu’à l’aquarelle, mais pas seulement. C’est elle qui est en train de réaliser aussi la couverture collector.

 

Yohan Vasse est notre maquettiste. Il a fourni un boulot énorme pour varier les ambiances sur 370 pages et le résultat est vraiment de qualité. En plus, il a illustré lui-même certaines pages.

 

Ça nous a pris du temps, parce que nous avons tous d’autres activités à côté. Mais c’est chouette de travailler avec cette équipe. Des gens sympa, sérieux et talentueux, vraiment ça fait plaisir.

 

♦♦♦

 

Travailler sur un roman de science-fiction et un jeu de rôles fantasy, ce sont à la fois des activités ressemblantes et très différentes.

L’auteur de JdR, comme le romancier de l’imaginaire, commence par dépeindre l’univers où tout se déroule. Il imagine un monde avec des pays différents, leur géographie, leurs climats, la faune et la flore, les peuples et parfois plusieurs espèces intelligentes. Ces peuples ont tous une apparence, des coutumes, une histoire et une culture qui leur sont propres.

Est-ce un monde magique, technologique, ou les deux ? Un ton général plutôt léger ou au contraire très sérieux, voire sombre ?

C’est à la création de ce contexte que l’ambiance du jeu, ou du roman, est mise en place.

 

ecran chiaroscuro wip6 light(le meneur va se planquer derrière cet écran en 4 volets A4, pour lancer ses dés et cacher son scénario aux joueurs. Par Olivier)

 

Ensuite, lorsque le décor est posé, l’auteur de JdR comme le romancier imaginent des histoires, des intrigues, des aventures qui vont s’y dérouler.

C’est à partir de cette étape que l’on aborde, malgré des points communs, une manière complètement différente de travailler.

 

Le romancier va imaginer une histoire complète dont il/elle est l’unique personne à décider des tenants et des aboutissants. Dans un roman, l’auteur est seul avec son histoire et doit se débrouiller pour que le lecteur la trouve intéressante du début à la fin.

Le lecteur est ici un spectateur actif qui se laisse porter par le récit tout en l’imaginant à sa manière. De belles connexions peuvent s’opérer entre les deux mais pendant la création, l’auteur est le seul maître à bord.

 

Le jeu de rôles est un loisir qui ne peut se pratiquer qu’en équipe. Deux personnes minimum, un meneur de jeu et un ou plusieurs joueurs.

L’auteur a défini les règles du jeu pour que ça fonctionne, et il propose en général des scénarios pour faciliter la prise en main du jeu.

Le meneur utilise les scénarios proposés ou en imagine d’autres, dans lesquels les joueurs vont avoir une quête ou une mission à accomplir, comme dans un film ou un roman.

Mais les joueurs ne sont pas des spectateurs, ils sont les acteurs principaux du jeu. Leur manière d’enquêter, d’interagir avec les personnages non-joueurs, leurs actes et leurs paroles vont influencer leur réussite ou leur échec. Ils vont lancer des dés pour déterminer s’ils réussissent leurs actions, ou non.

Le meneur représente le monde entier, sauf les personnages des joueurs.

Il/elle va donc incarner aussi bien la serveuse qui vous donne un renseignement, les brigands qui vont vous attaquer dans la rue, le roi qui vous envoie en mission, les mendiants, les gardes, les marchands… À la fois tous les alliés qui vont vous aider, les ennemis qui vont tout faire pour vous empêcher d’atteindre votre but, et même ceux qui ne font que passer par hasard sur votre chemin.

 

taverne(scène de taverne par Maeva Wéry)

 

Le meneur et les joueurs ne jouent pas l’un contre les autres, mais en coopération. L’objectif est que tout le monde passe un bon moment. Il y a un état d’esprit très sympa dans les jeux de rôles. On sort du principe basique du perdant et du gagnant, qui sont communs à la plupart des jeux.

Ici, le meneur comme les joueurs souhaitent que le scénario se déroule le mieux possible. Il ne faut pas que ce soit trop facile pour les joueurs non plus, et s’ils font n’importe quoi ou manquent de chance aux dés, ils vont échouer. Leurs personnages peuvent ne pas atteindre leur objectif ou même mourir.

 

Ce qui est génial, c’est que le meneur aura beau imaginer toutes les solutions possibles pour résoudre ou non cette aventure, les joueurs auront souvent des idées qu’il n’avait pas envisagées pour arriver au bout de leur quête. Un bon meneur est capable de s’adapter, d’improviser en fonction des réactions de ses joueurs.

Par certains côtés le JdR rejoint un peu le théâtre, en tant qu’histoire vivante, même si on reste assis autour d’une table. Parce qu’on joue des personnages en direct avec leurs caractères, leurs affinités et leurs compétences, et chaque séance de jeu est unique.

Le même scénario présenté à des joueurs différents se déroulera de manière différente. Il y a un côté éphémère et à la fois très vivant.

Même les jeux de rôles sur ordinateur ne peuvent pas retranscrire la spontanéité, la fraîcheur et les fous rires que peuvent avoir des gens qui se retrouvent autour d’une table pour partager un bon moment ensemble. C’est une expérience vraiment à part.

Le meneur de jeu va donc proposer une histoire incomplète mais pouvant prendre plusieurs chemins, et les actions des joueurs vont déterminer comment leur quête se déroule.

 

L’Architecte de la Rétribution(l’Architecte de la Rétribution, personnage d’un des scénarios. Par Maeva Wéry)

 

Le romancier lui, doit créer une histoire terminée et qui sera identique pour tous les lecteurs. Après avoir exploré plusieurs pistes sur le déroulement de son roman, c’est lui/elle qui décide des actions des personnages et de la conclusion.

Chacun(e) ressentira l’histoire et les personnages à sa manière en la lisant, mais il n’est plus question de s’adapter ou d’improviser.

Le jeu de rôles et le roman ont chacun leurs côtés intéressants. Ils peuvent êtres très variés et parfois se compléter en se situant dans un même univers.

 

chiaroscuro-p141    chiaroscuro-p330 
(aperçus de la maquette réalisée par Yohan Vasse)
chiaroscuro-p167  

 

Voilà pour cet article dédié à Chiaroscuro. J’espère vous avoir donné envie de vous intéresser un peu aux jeux de rôles, si ce n’était pas déjà le cas.

Merci de nous soutenir financièrement si vous le pouvez, ou de faire connaître cette campagne autour de vous.

Comme ce financement Ulule est déjà très bien parti, il n’y aura pas d’autre article sur le sujet ici. Je ferai juste un petit rappel pour la sortie officielle du jeu en février.

Et Chiaroscuro va continuer, quelle que soit l’issue de cette campagne. Des suppléments sont prévus pour la suite.

Soyons optimistes 🙂

 

À bientôt.

Sandro

 



 


6 Responses to Campagne Chiaroscuro

  1. Avatar Marjorie Moulineuf
    Marjorie Moulineuf dit :

    Quel boulot, quel talent et quelle richesse cet univers ! félicitations à vous pour cet un immense travail d’équipe. Cela me donnerait presque envie de jouer au JDR. bonne chance pour le financement ! Je partage sur les réseaux sociaux.

  2. 90 % à l’heure où je regarde !! C’est génial Sandro, en si peu de temps, et il n’y a pas de raison que vous n’obteniez pas tout le financement !
    Alors plusieurs choses : déjà, le JDR je n’ai jamais pratiqué. Tout ce que je connais d’approchant, c’était les livres « dont on est le héros », (édition Folio) en vogue dans les années 80 (tu n’as pas dû connaître ?) : un livre, un crayon et un dé et hop ! on allait à la page correspondant à notre choix. Très kiffant, ces livres interactifs qui reviennent un peu à la mode.
    Ça me dirait bien d’essayer un JDR, au moins une fois dans ma vie, même si je vis « en cambrousse » dans ma jolie montagne.
    Vous n’avez qu’un seul pallier ?
    A la sortie du jeu, en février, sera-t-il possible de commander par exemple le livre collector ? Ou pourra-t-on juste commander le jeu ?
    L’écran en 4 volets est absolument magnifique ! Et je suis sûre que rien que la lecture du livre qui décrit le monde, doit être déjà passionnante en soi !
    Avec quoi as-tu fait ta magnifique carte du monde ? Le logiciel AutoRealm ? Le résultat est vraiment magnifique, j’aimerais bien arriver au même résultat !

  3. Bien sûr je connais les livres dont vous êtes le héros 😉

    Je ne détaille pas les autres paliers ici mais il y en a 4 en fait. Tout est bien expliqué sur la page Ulule.

    Pour la version collector, elle va être imprimée en série limitée donc je ne pense pas qu’elle sera disponible en février.
    En plus pour le moment, la majorité des participants ont choisi cette version…

    La carte je l’ai dessinée d’abord à la main, puis scannée et travaillée sur Photoshop pour les textures et les couleurs. Comme j’ai une tablette graphique avec un stylet, j’ai dessiné certaines parties à l’ordi mais à la main quand même :p

    Merci Marjorie !

  4. Oui le rendu est sûrement meilleur quand on le fait soi-même, en y mettant le temps qu’il faut.
    Je ne sais pas vraiment en fait, je n’ai jamais utilisé un logiciel de cartographie. Mais j’imagine que les cartes doivent un peu toutes se ressembler ?
    L’avantage c’est que ça doit aller plus vite, par contre. J’ai passé beaucoup de temps sur cette carte, d’autant que je ne suis pas au top en dessin. Il y a eu des rajouts, des retouches à faire, des améliorations au fil du temps. Mais bon, ça vaut toujours le coup de faire les choses soi-même.

    Désolé pour la couv’ collector. C’est impressionnant de voir que la plupart des participants l’ont choisie, alors qu’elle n’est pas encore terminée.
    Mais j’ai vu l’ébauche sur laquelle Maeva est en train de travailler et je pense qu’ils ne seront pas déçus.

    Merci beaucoup pour ta participation Marjorie ! 😀