• Dangereuse activité clandestine

     

    « Bien le bonjour, c’est Bakir Meyo. De longs mois se sont écoulés depuis que j’avais interrompu le récit de mon histoire, j’en suis désolé. Peut-être que vous ne ressentirez pas toutes ces longueurs quand mes textes seront publiés, mais si c’est le cas je vous fais mes excuses au nom de tous les membres de notre journal illégal.

    La dernière fois, je vous avais raconté ma première rencontre avec Melina et son fiancé Ousmane, ainsi que son frère Pablo. Je commençais alors mes actions pour la Main Opaline en tant que colleur d’affiches. Une activité bien dangereuse en réalité.

    J’aurais de nombreuses péripéties à vous raconter à ce sujet, mais je voudrais surtout partager avec vous celle qui m’a le plus marqué, et vous allez bientôt le comprendre, à plus d’un titre.

     

    Je faisais le guet quand c’est arrivé.

    Pablo était en train de coller une affiche à une trentaine de mètres, alors que je restais discret à l’angle de la rue, avec mon sac à dos bourré d’affiches. Il y avait du monde sur les trottoirs de ce quartier populaire de Celtica. J’étais mal placé et Pablo a vu les deux flics en premier.

    Tout à coup je l’ai vu balancer l’affiche qu’il allait placarder, et il s’est mis à courir vers moi. Ensuite seulement, j’ai vu les deux types en uniformes noir et rouge derrière lui. Mon premier réflexe : retirer le sac de mes épaules et m’apprêter à courir également. Par solidarité j’attendis un instant que Pablo arrive à mon niveau, les deux flics sur les talons.

    Un seul des deux, en fait. Le plus svelte et sans doute le plus jeune. L’autre, obèse, avait sorti son arme et trottait comme il le pouvait derrière son collègue.

    J’hésitais un instant à sortir moi aussi le revolver qu’on m’avait confié. Mais tirer sur quelqu’un, même un flic, je n’en avais aucune envie.

    À l’instant où Pablo passait devant moi, au lieu de filer à ses côtés j’ai balancé le sac rempli d’affiches à la tête du policier qui allait rattraper mon ami. Mon sac était bien lourd et le type l’a reçu en pleine tête avec une telle force que son casque a violemment cogné contre le mur de l’autre côté. Le flic sonné s’est écroulé à mes pieds. Sans sa protection, je crois bien que je l’aurais tué net.

    L’autre hurla en pointant son arme sur nous. Mais les badauds surpris dans leurs occupations restaient figés sur le trottoir et l’empêchèrent de nous aligner correctement dans son viseur.

    Un rayon brûlant toucha quand même Pablo à l’épaule alors qu’on filait côte à côte. La peur nous donna des ailes et nous réussîmes à semer nos poursuivants.

     

     

    Notre technique habituelle pour disparaître : d’abord changer plusieurs fois de rue, sans cesser de courir et en prenant garde de ne pas revenir sur nos pas. Dans un recoin discret, une ruelle sombre et peu fréquentée, on retournait nos blousons et bonnets amovibles. Les masques anti-pollution cachaient nos visages. Pablo a étouffé un cri de douleur alors que je l’aidais à retourner ses vêtements.

    De là, en cas de problème, nous avions pris l’habitude de nous séparer pour nous fondre dans la foule. Mais cette fois, la blessure de mon ami me poussa à rester avec lui.

    Nous les avions semés. Une fois la peur et l’adrénaline un peu moins fortes, la douleur saisit Pablo. Son épaule était sévèrement brûlée. Sous la veste à présent déchirée d’un trou carbonisé, les vêtements se mêlaient à la chair brûlée de son épaule. Nous reprîmes notre progression aussi vite que possible, vers le ghetto des immigrés où nous vivions.

     

    Nous étions en l’année 539.

    Cela faisait déjà deux ans et demi que j’agissais secrètement pour la Main Opaline. Plus de deux ans à coller des affiches interdites avec Pablo ou un autre coéquipier, à croiser Melina et Ousmane une fois par semaine…

    Entre temps, j’avais fait mes preuves sur les navires de pêcheurs et mes efforts acharnés avaient fini par payer : j’étais monté en grade dans l’estime des marins nordiques. Je commençais à m’absenter pendant plusieurs semaines en haute mer, sur l’océan. Enfin !

    Je vous épargnerai les détails de cette pêche industrielle. Vous avez probablement entendu parler de ces immenses navires qui épuisent les milieux marins, saccageant des écosystèmes entiers. Ces bateaux-usines où les animaux sont directement débités, conditionnés et congelés, et qui causent de véritables génocides sur les espèces… Eh bien, je n’en suis pas fier mais j’y ai travaillé.

     

    (crédit photo : Australian Customs and Border Protection)

     

    Ces longues périodes de travail ininterrompu me permettaient de profiter de congés (mal) payés, entre deux voyages. Et pendant que j’étais à terre, je me glissais à nouveau dans la peau d’un colleur d’affiches clandestin.

    Je commençais aussi à prendre des notes, à écrire des bribes de mon passé et de mon présent. Des réflexions, des sentiments. Des brouillons, en quelque sorte, des textes que vous lisez maintenant. J’étais souvent solitaire et l’écriture me faisait du bien. Elle me permettait d’extérioriser des choses dont je n’avais pas forcément l’occasion de parler directement avec des amis.

    Parfois, simplement parce que le contexte ne s’y prêtait pas.

    Mais je réalisais aussi avec une pointe de tristesse que certains des sujets qui me tenaient à cœur n’intéressaient pas vraiment la plupart des gens. Voire pas du tout. Pire encore, lorsque j’abordais certaines facettes de la psychologie humaine, et donc nos propres travers à tous, j’avais souvent l’impression de jeter un froid.

    En espérant trouver des interlocuteurs curieux et peut-être aussi passionnés que moi par ce genre de sujet, je me retrouvais en fait bien souvent face à une forme discrète, mais bien réelle, de rejet. Je commençais alors à comprendre que malheureusement, la plupart des gens détestent qu’on gratte le vernis des apparences pour essayer de toucher le fond des choses.

    Aujourd’hui que ma vie est derrière moi, j’ai eu bien des occasions de refaire ce constat. J’en arrive à conclure que la plupart des hommes et des femmes se complaisent dans une forme d’ignorance qui leur donne l’illusion de maîtriser leur existence, alors qu’ils sont menés par le bout du nez, de la naissance à la mort.

    La vérité fait souvent mal, c’est vrai, mais le mensonge tue à petit feu.

    Certains préfèrent choisir une « réalité » qui les arrange, et c’est ainsi que l’on s’habitue à vivre dans une contradiction permanente, à la trouver normale. Ainsi que l’on s’habitue à s’entourer de mensonges, et donc aussi à se faire manipuler par ceux des autres. C’est une situation insidieuse et dangereuse. Toxique.

    Mais je m’égare encore… veuillez pardonner les digressions d’un vieillard.

     

    ◊♦◊

     

    Ces deux années qui venaient de s’écouler, je ne prendrai pas la peine de les détailler car il ne s’était rien passé de vraiment important pour moi. J’avais fait quelques rencontres, pourtant je n’arrivais pas vraiment à me lier avec des gens, à part avec Pablo et Melina. J’avais même eu des petites aventures avec deux jeunes femmes de mon âge, des étrangères comme moi bien sûr, mais ça n’avait pas fonctionné entre nous.

    Ces filles que j’avais rencontrées n’étaient pas à blâmer : je ne voulais pas l’admettre mais j’étais déjà amoureux de Melina. Et plus ou moins inconsciemment, je devais me montrer assez peu captivé par ces jeunes femmes qui ne parvenaient pas à l’occulter dans mes pensées.

    Deux ans que je la voyais donner son amour à Ousmane, ce type arrogant que je ne supportais pas. Il était plutôt beau, grand et musclé, plein d’assurance. Mais froid, prétentieux et tellement méprisant avec elle…

    D’ailleurs, ils se disputaient souvent. Comment dit-on, déjà ? « Le cœur a ses raisons que la raison ignore ». Quelle farce.

    La vérité, c’est que trop de gens croient trouver l’amour en se retrouvant en fait dans des histoires de domination et de manipulation. Trop de gens s’investissent dans des relations en croyant trouver un être complémentaire, alors qu’ils ou elles se retrouvent face à quelqu’un qui voit leur sensibilité et leur sincérité comme des faiblesses, des failles dans lesquelles on peut s’engouffrer.

    Bref…

     

    La première fois que je les avais rencontrés, c’était dans un petit appartement abandonné que les membres de la Main Opaline avaient squatté un moment. Mais il fallut y renoncer un jour et depuis quelques mois, j’avais le « privilège » de connaître la véritable adresse de mes trois compagnons dans l’illégalité.

    Pablo était en nage et s’appuyait sur moi en titubant, à bout de forces, la douleur lui vrillant les nerfs, quand nous sommes arrivés devant le petit appartement miteux, au dix-septième étage.

    Alors qu’il me passait sa clé magnétique pour ouvrir, nous entendîmes une violente altercation à l’intérieur. Nous échangeâmes un regard angoissé en entendant Melina hurler.

     

     

    La police avait-elle trouvé leur appartement ? Ou bien s’agissait-il d’un autre problème, avec d’autres immigrés peut-être ? Vous le saurez dans le prochain numéro. Et j’ai promis à mes collègues du journal que cette fois, ils attendront bien moins longtemps pour lire la suite.

    À bientôt. »

     

     

    – Bakir Meyo, “Errances d’un Calsy dans le Nord”, extrait n°11 [journal illégal]

    Ghetto calsy de Svalgrad, ouest du Tharseim – Année 603 du calendrier planétaire.

     



     


  • La version papier de mon roman est disponible

     

    (article obsolète datant de la première édition du roman Les Sœurs du Miel)

     
    Le papier, c’est du concret !

    Vous faites peut-être partie des lecteurs et lectrices qui préfèrent tenir un vrai livre dans leurs mains, sentir l’odeur du papier et de l’encre, tourner de véritables pages, pouvoir ressentir physiquement le poids et l’épaisseur du roman que vous lisez… c’est mon cas aussi.

    C’est donc avec une certaine joie que je vous annonce la sortie de mon roman au format papier. Un beau bébé de 427 pages avec des mensurations de 14x21cm.

     

    Je suis édité par Librinova, qui n’est pas un éditeur au sens strict du terme, mais une plateforme d’auto-édition pour auteurs indépendants. Cela signifie que les auteurs paient pour être publiés, que ce soit en version numérique ou papier. Et un nombre important de services sont proposés ; conception graphique, corrections, publicité sur les réseaux sociaux, etc… à des tarifs assez élevés selon les prestations.

    Je suis plutôt du genre à faire les choses moi-même, si c’est dans mes cordes. Je ne roule pas sur l’or non plus, alors je me débrouille pour faire les corrections et j’ai réalisé mon illustration de couverture.

    Au départ, je pensais suivre le système mis en place par Librinova de manière classique : d’abord publier seulement au format numérique (ça revient moins cher), puis si on atteint les mille exemplaires vendus en moins de 18 mois, l’entreprise propose de gérer elle-même la publication du livre imprimé. Mais finalement, suite à des échanges avec des personnes qui ont l’intention de n’acheter que la version papier, j’ai changé d’avis.

    Et malgré quelques ventes plutôt encourageantes, je crains de ne pas atteindre les mille exemplaires numériques vendus dans les temps. Déjà, la science-fiction en France, ce n’est pas ce qui marche le mieux. Et je dois reconnaître aussi que je ne suis pas un as de la promotion. Je ne suis pas très à l’aise avec les réseaux sociaux et je n’ai pas une foule de contacts, ni même une grande famille derrière moi pour soutenir mon roman.

    Nous vivons une époque où la promo compte énormément, parfois même au point de truquer la réalité. Quelle que soit la qualité du produit, si vous avez plein de monde derrière vous et une bonne stratégie de vente, vous pouvez faire un lancement réussi. Certains vont même jusqu’à payer pour acheter des « fans », c’est devenu une pratique courante. Ça me révolte mais bon… passons.

    Avec le temps, les lecteurs ne sont pas dupes, si le contenu n’est pas à la hauteur. Par contre sans promotion, quelle que soit la qualité du produit, vous passez inaperçu. Noyé dans la masse des publications.

    J’avais aussi envie de tenir mon roman dans les mains, au format papier. Alors vaille que vaille, j’ai commandé une maquette pour l’impression auprès de Librinova, pour que mon roman soit disponible en librairie. Tout s’est bien passé, jusqu’à ce que je reçoive des exemplaires « auteur » où la couverture n’était pas fidèle à la maquette, malheureusement.

    Assez décevante par rapport à l’illustration que j’ai réalisée, cette première couverture. Très sombre, des couleurs pas vraiment fidèles, des détails qui manquent :

    (l’illustration originale se trouve en bas de cet article)

     

    J’en ai fait part à Librinova, ils m’ont dit aussitôt qu’il y avait eu une erreur sur le format envoyé, et m’ont proposé de refaire la maquette de la couverture gratuitement. Les 427 pages intérieures sont parfaitement conformes à la maquette, en revanche. Et je trouve que leur équipe a fait un super travail à ce niveau. Alors ces 3 exemplaires ne sont pas totalement perdus.

    Je souhaitais vous montrer une photo avec la couverture telle qu’elle est maintenant, mais ce sera pour plus tard…

    À qui la faute ? Eh bien, les torts sont partagés je dirais. Eux comme moi, nous aurions dû vérifier le format de cette image en passant du numérique au papier. Ce sont des choses qui arrivent. Heureusement, je n’en avais commandé que trois et pas dix d’un coup.

    Si j’avais pris dès le départ le « Pack Librairie » proposé par l’entreprise, j’aurais eu droit à deux exemplaires offerts. Mais comme j’ai fait les choses progressivement, au final ça m’a coûté pratiquement le même prix, sans les avantages du pack. Mauvais calcul de ma part, d’une certaine manière. Mais après tout, ce n’est que mon premier roman publié. Je fais des erreurs. J’apprends.

    Ce qui me rassure avec cette petite mésaventure, c’est que si je n’avais pas commandé ces exemplaires, ce sont mes lecteurs qui se seraient retrouvés avec cette couverture un peu ratée. Donc vous. Là, je suis le seul à l’avoir dans ma bibliothèque en l’état. Tant mieux.

    Maintenant, il va falloir environ trois semaines pour que la nouvelle couverture soit prise en compte sur les sites Amazon et la FNAC. Vous pouvez déjà y voir mon roman disponible au format papier, mais en « rupture de stock » car en fait la mise à jour est en cours. La version papier était déjà en vente mais comme cette première couverture ne me convient pas, je n’en avais pas encore parlé ici.
     

     

    Par contre, la nouvelle version est disponible dès aujourd’hui sur le site Librinova ! Donc si vous souhaitez acheter mon roman en version papier, c’est là qu’il faut aller. Je vous déconseille de le prendre ailleurs avant le 10 janvier.

    Et pour tout vous dire, mes droits d’auteur sont plus importants si vous prenez mon livre directement chez Librinova. Comme ils sont transparents quant à leurs tarifs, je vais faire de même. J’ai fixé le prix de vente de mon roman à 17,90 €.

    Sur quatre prix différents proposés en fonction de la taille du livre imprimé, c’est le deuxième que j’ai choisi, presque le moins cher.

    En fait sur ce prix, je vais percevoir 3 euros par livre si vous l’achetez chez Librinova. L’essentiel revient à l’imprimeur et au distributeur. Si vous l’achetez chez Amazon ou la FNAC, vous paierez le même tarif, mais pour ma part je ne toucherai que 1,50 € par livre vendu. La moitié.

    Ces entreprises prennent leur commission sur chaque vente, bien sûr. Il est donc bien plus intéressant pour moi de vous orienter vers Librinova, qui sont nettement plus généreux avec les auteurs à ce niveau.

    À vous de voir. En créant un compte sur le site Librinova, vous pouvez commander le livre imprimé tout de suite. Et par la même occasion, découvrir d’autres auteurs indépendants. Si vous préférez donner une partie de votre argent à Amazon plutôt qu’aux auteurs, pour des frais de ports plus avantageux ou autre, c’est votre choix et je le respecte. Mais dans votre intérêt, il vous faut alors attendre ces 3 semaines pour être sûr(e) de le recevoir avec la bonne couverture. Celle-ci :

    (en cliquant sur l’image, vous irez sur la page de mon roman sur Librinova)

     

    Voilà pour les petites explications.

    Sinon, j’ai une autre bonne nouvelle à vous annoncer en ce jour de solstice d’hiver. Je viens d’apprendre que je fais partie des 30 finalistes du « Prix des Étoiles 2017 » !

    Pour participer à ce concours, il fallait publier un roman chez Librinova cette année, avant la fin novembre. Je ne sais pas si je ferai partie des 3 heureux gagnants au final (résultats fin janvier – début février 2018), mais ça me fait déjà plaisir que mon roman se retrouve parmi les 30 finalistes qui ont été sélectionnés, sur 426 romans.

    C’est déjà un bel encouragement pour continuer à écrire et publier !
     

     

    Je vais terminer cet article en vous demandant un petit service.

    Si vous lisez mon roman et qu’il vous plaît, je vous serai très reconnaissant de laisser un commentaire sur le site où vous l’aurez acheté, quel qu’il soit.

    Bien sûr, si vous avez des critiques négatives à formuler, je préfèrerais les connaître dans les commentaires de ce blog ou par e-mail. J’y serai attentif pour mes prochaines publications. Comme vous le sentez, mais vous savez comment les choses fonctionnent : plus mon roman aura de commentaires positifs sur les sites des librairies, plus il aura de chances d’attirer l’attention d’autres lecteurs.

    En tant qu’auteur indépendant, c’est le meilleur moyen pour moi de me faire connaître. Vous, mes lecteurs et lectrices, êtes mon meilleur soutien.

    Voilà, c’est tout. Un commentaire positif et sincère bien sûr, ce serait un super coup de main pour moi, de votre part.
     

     

    De mon côté, je suis en train d’écrire un deuxième tome pour Entom Boötis. Ce n’est encore qu’un premier jet, mais il avance.

    Je suis aussi en train de terminer l’histoire de Bakir Meyo et j’espère la publier au format numérique, d’ici le printemps prochain. Je passe d’un texte à l’autre selon mes inspirations. Comme Bakir est assez populaire auprès des visiteurs de ce blog, Marjorie, une lectrice et amie, m’a proposé cette idée de publier l’histoire terminée en tant que livre. Et je trouve cette idée intéressante.

    Il ne s’agira pas vraiment d’un roman ni d’un recueil de nouvelles, je ne sais pas encore comment qualifier ce genre de texte, à la limite entre les deux. Mais je trouverai.

    L’inconvénient, c’est que vous n’aurez pas la fin de cette histoire ici, sur le blog. Mais au format numérique elle coûtera moins de 2 euros. Ce sera un texte nettement moins volumineux que le roman déjà publié et la suite en cours d’écriture.

    Je vous tiendrai au courant de toutes les nouvelles ici, bien sûr.

    Merci pour votre présence et votre soutien. En attendant un prochain article, je vous souhaite de très bonnes fêtes de fin d’année.

    À bientôt !
     




  • Chiaroscuro – Umbrae

     

    C’est parti pour une nouvelle campagne de « crowdfunding » pour le supplément Umbrae !

    Il n’y a qu’une seule catégorie d’articles qui ne concerne pas spécialement Entom Boötis sur ce blog : Écriture & autres créations.

    Vous pouvez y lire certaines de mes réflexions sur l’écriture, des infos concernant mes publications, et donc aussi sur l’autre projet créatif dont je fais partie. Le jeu de rôles Chiaroscuro.

    Une nouvelle campagne de financement participatif vient de commencer pour la sortie prochaine du deuxième supplément de la gamme, sur le site Ulule. Si vous souhaitez participer ou jeter un coup d’œil, c’est par là :

     

     

    On peut contribuer à partir de 5 euros. Comme dans toute campagne de financement participatif, les contributeurs recevront des contreparties proportionnelles à la somme qu’ils/elles auront investie. Et certains « bonus » sont accessibles uniquement pour les personnes qui participent à cette campagne de financement.

    Dans Imperium (le livre de base du jeu) et Le destin des Maranteo (notre premier supplément), les axes de jeu développés étaient surtout orientés vers les intrigues politiques et les complots.

    Dans Umbrae, l’accent est mis sur le surnaturel. Différentes formes de magie y sont abordées en détails, comme l’animisme, la magie des Fuligines et de leurs ennemis les nécromanciens. Vous y trouverez également des informations et des secrets sur le duché de Vallombrosa, où pousse l’étrange vigne des amertumes. Une secte d’animistes pervertis, les Denaturae, ainsi qu’un bestiaire consacré aux créatures surnaturelles telles que les chimères, les licornes, les manticores, les morts-vivants… et d’autres encore.

    Ce bestiaire se décline d’ailleurs sous deux formes :

    – Le Bestiaire d’Aliké est un carnet de croquis et de notes sur les créatures que la jeune Aliké a rencontrées au cours de ses voyages, ou dont elle a entendu parler. C’est un petit carnet de 36 pages en noir et blanc (format A5), et les informations qui y figurent au sujet des créatures sont partielles, destinées aux joueurs.

    Ce bonus ne sera accessible que pour les personnes qui participent à cette campagne de financement, si nous atteignons le 2ème palier.

    – Dans le livre d’Umbrae (96 pages A4 en couleurs) vous trouverez les mêmes illustrations de créatures, mais cette fois terminées et en couleurs. Les informations y sont complètes, destinées au Meneur de jeu.

     

    Une de mes illustrations. Sur Chiaroscuro, le redoutable Basilic est assez différent de l’animal mythologique qu’on connaît sur Terre.

     

     

    L’équipe créative est pratiquement la même depuis Imperium :

    Aldo Pappacoda (mon frère) : auteur principal, coordination du projet et de l’équipe.

    Olivier Sanfilippo : illustrateur

    Maeva Wery : illustratrice

    Yohan Vasse : illustrateur et maquettiste

    Jahyra : illustratrice que nous avons le plaisir d’accueillir dans l’équipe cette année

    – et moi-même pour les nouvelles d’ambiance, quelques illustrations, cartes… et des idées additionnelles.

    Nous sommes toujours édités par nos copains les Vagabonds du Rêve.

     

    Pour les personnes qui découvriraient Chiaroscuro à l’occasion de cette campagne, des lots comprenant nos deux premiers ouvrages sont aussi proposés. Vous pouvez donc vous procurer toute la gamme à travers cette campagne, y compris des petits bonus qui ne seront pas accessibles en boutique.

    La sortie d’Umbrae est prévue pour fin février 2018, au Festival International des Jeux à Cannes. Mais pour cela nous avons besoin de votre contribution !

    Comme les précédentes, cette campagne commence bien puisque nous sommes déjà à 48 % du premier palier au moment où j’écris ces lignes. Et il reste plus de 30 jours.

    Merci beaucoup si vous participez à cette campagne ou/et en parlez autour de vous.

    À très bientôt.

     



     


  • Le pays de la soie

     

    Valoki, province du Jailong.

     

    Il faisait à peine jour quand Arjun et sa petite sœur Erity se mirent en route avec le troupeau de chenilles à soie.

    — Vous êtes sûrs de vouloir tous les emmener ? s’était étonné leur père. Certaines sont bien mûres…

    Le cuir blanchâtre des plus grosses chenilles, atteignant quatre mètres de long, était effectivement en train de se teinter de jaune.

    — Ça fait une semaine qu’elles ne sont pas sorties à cause du mauvais temps, avait rétorqué le jeune homme. Et je me suis arrangé avec les moniales pour prendre quelques feuilles sur le samuca qui est à la sortie du village.

    Leur père les avait laissé faire en haussant les épaules. Erity n’avait rien dit avec ses mains, elle s’était contentée de sourire en aidant son grand frère.

    Maintenant qu’il était adulte, Arjun était responsable du troupeau familial. Leurs parents pouvaient se consacrer aux activités complémentaires qui faisaient de cet élevage une exploitation plus rentable.

    Le frère et la sœur menèrent leurs chenilles alors que le soleil commençait à poindre derrière les collines. Le village s’éveillait doucement, tandis qu’une brise légère dispersait les dernières brumes de la nuit.

    Ils ne portaient que des longues badines de bois vert pour diriger le troupeau, mais malgré leur taille imposante, ces animaux craintifs étaient aussi lents que paisibles. Le mouvement et le son de la badine fouettant l’air suffisaient généralement à les faire changer de direction.

     

    Deux arbres marquaient la sortie du village et le début de la forêt. Géants, ces arbres s’avéraient quand même bien moins impressionnants que les arbres-montagne qui ressemblaient à de véritables collines, plus loin dans le paysage.

    Les bergers et leurs animaux passèrent d’abord près d’un arbre à l’écorce brune, sous des feuilles dentelées et translucides, d’un vert très pâle. Arjun et Erity durent presser les chenilles pour éviter qu’elles ne s’attardent sous le feuillage toxique de la lamentine.

    Le frère et la sœur ne cessaient de se lancer des coups d’œil, communiquant en silence par quelques phrases en langue des signes. Arjun lui demanda de devancer les animaux et l’adolescente courut aussitôt vers l’arbre suivant.

    Leurs parents avaient cru qu’elle souffrait d’une déficience mentale quand elle était enfant, mais la petite Erity était seulement sourde. Même les Sœurs Ophrys ne pouvaient rien contre les défauts de naissance avec lesquels certaines personnes, plantes ou animaux, devaient parfois vivre. La jeune fille n’en possédait pas moins de nombreuses qualités, elle s’avérait intelligente, volontaire et intuitive. La vie de bergère lui plaisait.

    Erity atteignit le samuca bien avant les chenilles. Elle escalada l’énorme tronc bleuté sur quelques mètres, puis entreprit de couper quelques-unes des grandes feuilles ovales d’un vert éclatant, avec sa machette. Les animaux excités à l’approche de leur source de nourriture s’arrêtèrent tout net, pour dévorer les premières feuilles immenses qui tombaient au pied de l’arbre.

    Arjun adressa une félicitation gestuelle à sa sœur. En allant assez vite, aucune chenille n’avait besoin d’entreprendre l’escalade du tronc. Ce serait une autre paire de manches s’il fallait les en faire redescendre.

    Dix feuilles, pas une de plus, pour ne pas trop blesser le samuca. Elles étaient si grandes que les quinze chenilles avaient de quoi s’occuper.

    De cette manière, ils ne prenaient pas le risque que l’une d’elles ne commence à tisser son cocon dans les branchages… Arjun avait déjà fait cette erreur, la dernière saison.

    Toute la famille avait dû se mettre à l’ouvrage pour décrocher les chrysalides suspendues dans les branches. Il avait fallu aller les chercher à une telle hauteur qu’il y eut des dégâts sur les cocons. La grande remorque avait été attelée au tracteur familial à la hâte, ils avaient pris du retard sur d’autres travaux car c’était aussi le moment de certains labours.

    Contrairement à la province de Leda, dans celle du Jailong on utilisait de nombreuses machines agricoles depuis quelques années.

     

     

    Erity avait proposé cette idée avec ses petites mains agiles : emmener les chenilles jusqu’aux feuilles, sans les laisser monter dans l’arbre. Il était toujours bon pour les animaux de faire un peu d’exercice, et cela évitait quelques allers-retours aux éleveurs pour transporter sans cesse des feuilles fraîches à la ferme. Son grand frère pouvait à présent observer l’efficacité de cette idée avec une certaine fierté. Simple, mais il fallait y penser.

    Les dix immenses feuilles recommandées par les moniales furent finalement dévorées assez vite. Affamées à la fin de leur croissance, les plus grosses chenilles qui changeaient de couleur commencèrent à s’approcher tranquillement du tronc.

    Erity descendit de l’arbre en vitesse pour prêter main forte à Arjun, il fallut même donner quelques véritables coups de badine pour convaincre les plus motivées de renoncer aux feuilles de l’arbre.

    Les doigts de l’adolescente s’agitèrent pour former une phrase silencieuse et son grand frère acquiesça. Ils poussèrent la quinzaine de chenilles en direction de leur ferme. Elle avait raison, pas de temps à perdre. Il ne faisait aucun doute qu’un jour sa sœur serait à la hauteur pour assumer ce rôle. Il songea qu’elle serait même peut-être meilleure que lui.

    La matinée était bien entamée quand le petit troupeau regagna la ferme, sous la conduite de ses deux gardiens. Une autre étape attendait maintenant les animaux les plus « mûrs », comme disaient les éleveurs de chenilles à soie.

    Il y avait dans la ferme trois types de constructions très différentes.

    Deux maisons traditionnelles aux allures de coquillages servaient d’habitations, elles-mêmes agrandies de quelques annexes plus modestes, à mesure que la famille s’était développée.

    Les machines agricoles étaient rangées dans un immense hangar au toit métallique, moderne, où de grandes cuves d’eau étaient aussi en train de chauffer sur des feux.

    Encore plus imposante au centre de la ferme, une énorme structure de bois en forme de dôme leur servait d’étable. Elle était partiellement couverte de végétaux pour laisser passer un maximum d’air et de lumière, tout en protégeant les chenilles des rayons directs du soleil. D’imposants cocons blanchâtres étaient déjà accrochés sous certaines poutres.

    Dès que les animaux furent à l’intérieur, les chenilles les plus développées entreprirent de se hisser à leur tour dans la structure. Il était temps pour elles d’entamer leur métamorphose. Du fourrage de feuilles de samuca séchées fut distribué aux autres par les deux jeunes bergers, faute de mieux. Les jours de récolte, ils ne pouvaient laisser le troupeau dehors.

    Alors qu’ils prenaient quelques instants pour admirer le travail des chenilles qui tissaient chacune son cocon au-dessus de leur tête, le tracteur des parents arriva devant le dôme-enclos.

    Cette machine était sans doute la plus moderne de la ferme. Une grande fierté pour les parents à qui elle avait coûté très cher. Le tracteur venait des usines du Tharseim, comme d’autres engins, il avait d’abord été acheté par un négociant et amené en Nemosia.

    De là, les modèles autorisés par les Sœurs Ophrys pouvaient être revendus jusqu’en Valoki. Celui-ci fonctionnait avec une pile à combustible et un moteur à hydrogène, il ne rejetait que de la vapeur d’eau. Aucune pollution à l’usage.

    Bien évidemment, les modèles plus polluants s’avéraient bien moins chers, mais ils étaient interdits dans les trois provinces valokines.

    Quelques années auparavant, comme encore de nombreux éleveurs et agriculteurs dans ce pays, cette famille utilisait des escarabes ou d’autres insectes domestiques. Il n’y avait plus que dans la province de Leda, autour de la capitale, que les animaux de trait restaient plus nombreux que les machines.

    Une bonne partie des acteurs de la petite entreprise familiale fut réunie : les parents d’Arjun et Erity, mais aussi une grand-mère, deux oncles et une tante. La grande remorque du tracteur fut placée sous la structure en marche arrière, puis le plateau fut élevé le plus près possible des cocons.

    Après une brève discussion pour déterminer ceux qui étaient prêts pour la récolte, on désigna les deux chanceux qu’on allait laisser éclore. Ensuite, les membres les plus agiles de la famille se hissèrent dans la structure pour décrocher délicatement, une à la fois, quatre lourdes chrysalides des poutres de bois.

    Le temps de réaliser cette opération délicate, l’heure de la pause déjeuner avait sonné. La remorque fut laissée à l’ombre avec ses cocons. La famille prit un bref repas froid sans cesser de surveiller leur précieux butin du jour. Heureusement pour eux cette fois, aucun cocon ne commença à s’ouvrir.

     

    Ce laps de temps suffit à terminer le chauffage des grandes cuves dans le hangar. Ils y transportèrent les cocons, et toujours avec autant de précautions pour ne pas les abîmer, les plongèrent dans les cuves d’eau bouillante. Tuant instantanément les insectes à l’intérieur.

    Comme les cocons flottaient, ils les firent tournoyer un moment pour les imbiber entièrement dans l’eau. Ensuite, ils entreprirent de repérer les départs des fils de soie et les dérouler soigneusement, les accrocher à une machine pour en faire des écheveaux. Les fibres des quatre cocons furent réunies en fils continus sur la grande dévideuse.

    Les malheureuses larves géantes ébouillantées furent débitées, puis emportées pour être cuisinées et conservées. Rien n’était gâché dans les élevages valokins.

    Plus tard dans la journée, les écheveaux allaient être amenés en ville dans un atelier de tisserands. Ensuite seulement, la soie brute serait transformée en ces étoffes si légères et si douces que les gens les plus modestes ne pouvaient s’offrir. Mais comme souvent, ce n’étaient pas les producteurs de matière première qui engrangeaient le plus de bénéfices.

    Quand les aînés de la famille n’eurent plus besoin d’eux, Arjun et Erity s’en retournèrent auprès de leurs animaux pour s’assurer qu’ils ne manquaient de rien.

    Ils assistèrent à l’éclosion du premier merveillon attendu, puis du deuxième aussitôt après. Un mâle et une femelle qui déployèrent leurs grandes ailes blanches, et se mirent à voltiger sous la grande structure aérienne pour commencer leur étrange ballet amoureux.

    Un seul couple produisait des dizaines d’œufs qui pouvaient être vendus, mangés ou élevés. Largement de quoi assurer la génération suivante.

    Les dernières arrivées, quant à elles, achevaient à peine la construction des cocons dans lesquels elles s’enfermaient. Les prochaines chenilles allaient toutes terminer dans l’eau bouillante, sans doute. Mais là encore, il n’y aurait aucun gaspillage.

    Le stade larvaire représentait l’essentiel de leur vie, de toute façon, même à l’état sauvage. Arrivés à l’âge adultes, les bombyx du samuca ne se nourrissaient pas et vivaient quelques jours seulement, le temps de se reproduire et de mourir de faim.

    Les deux jeunes bergers les laissèrent à leurs ébats en fermant soigneusement la porte du dôme-enclos.

    Diffuseurs de phéromones à la ceinture, ils s’éloignèrent vers la forêt en quête d’un samuca plus éloigné, mais qu’ils pouvaient dépouiller de quelques feuilles supplémentaires. Les parents allaient venir les chercher avec le tracteur.

    Et ainsi s’acheva cette journée, une parmi tant d’autres pour cette petite famille d’éleveurs valokins.

    Quelques années plus tard, Arjun allait renoncer à l’élevage pour se lancer dans le tissage, et augmenter ainsi leurs bénéfices en transformant lui-même les fibres de soie grège en tissu précieux.

    Erity allait devenir la chef de la ferme. Elle eut une vie heureuse, se maria et donna la vie à deux beaux enfants qui malgré la surdité de leur mère, eurent la chance de profiter de leurs cinq sens.

    Depuis cette époque d’ailleurs, cette famille perpétua la transmission de la langue des signes à ses enfants.

    ♦◊♦

    (Bombyx du mûrier. Crédit photo : Ash Bowie)

     

    De nombreuses légendes circulaient en Valoki quant à la (re)découverte de la soie. La plupart l’attribuaient aux Sœurs Ophrys ou même à leur fondatrice en personne, Shaïli Angama. Pratiquement à chaque fois, il était question d’une chrysalide qui serait tombée toute seule dans l’eau avant de terminer sa métamorphose. Et en voulant tirer sur les fibres, surprise, de longs fils soyeux se déroulaient du cocon.

    Il est tout aussi probable qu’un paysan, un chasseur ou un simple marcheur ait pu faire cette trouvaille. En tout cas, vraisemblablement les premiers colons, les survivants du Vaisseau des Origines, n’avaient pas ramené ce savoir de la Terre. Tellement de connaissances avaient été perdues…

    L’usage de la soie ne s’est répandu sur Entom Boötis qu’à une époque où l’ordre Ophrys rayonnait sur toute la Ceinture Tropicale. Quand la Nemosia faisait encore partie de la Valoki.

    Comme l’ordre Ophrys, la soie avait eu son heure de gloire. La tradition perdurait en Valoki, mais les Nemosians avaient fini par y renoncer au profit de fibres végétales, puis synthétiques. La soie véritable restait prisée dans tout l’hémisphère, même parmi les nordiques, en tant que produit de luxe.

     

    ♦◊♦

     

    Cruel, cet élevage ? Oui et non, il faut mettre les choses en perspective.

    Sur Entom, la grande taille des insectes permet de produire beaucoup de soie avec peu d’animaux, c’est un avantage. Ce qui permet aussi de préserver des exploitations de taille modeste, correspondant à l’éthique des Sœurs. Les robes des Matria et des Veneris Matria sont en soie.

    On peut aussi laisser l’insecte sortir tout seul de son cocon, mais alors il déchire les fibres, la soie obtenue est de moins bonne qualité. En Valoki d’ailleurs, certaines personnes récoltent les cocons des merveillons sauvages. Mais ils gagnent moins bien leur vie que les éleveurs.

    Il y a souvent des dilemmes à prendre en compte, à l’origine de certains choix. Des compromis.

    Les élevages permettent de réguler cette espèce de chenilles qui peut faire des ravages sur le samuca, leur nourriture exclusive. Cet arbre produit quant à lui des fruits jaunes très sucrés de la taille de courges. C’est avec leurs pépins torréfiés qu’on fabrique le très populaire muca, équivalent du café sur cette planète.

    La viande des bombyx du samuca est comestible à tous les stades de leur développement, aucun gaspillage n’est toléré. L’animal est respecté dans la mesure où il est bien traité toute sa vie, et sa mort ne laisse pratiquement aucun déchet.

     

    La moitié de la population valokine est végétarienne, mais il n’y a pas de tensions avec l’autre moitié. Les chasseurs et les éleveurs ont leur place en Valoki, tant qu’ils respectent certains principes.

    Les Sœurs Ophrys reflètent d’ailleurs cette tendance, chacune des quatre branches suivant une alimentation particulière. Les Ordoshaï et les Nurishaï mangent de la viande.

    Comme elles consomment toutes au moins du miel, aucune moniale n’est purement végétalienne.

    La tolérance est de mise. Elles ont compris depuis longtemps que la vie se nourrit de la vie, c’est ainsi que fonctionne la nature. Pour les Sœurs, il s’agit avant tout d’un problème de respect dans la manière de s’occuper des animaux, de leur naissance à leur mort.

    C’est pourquoi elles s’opposent fermement à ce qu’elles considèrent comme le véritable ennemi de la vie : l’industrie.

    Pour maintenir des traditions et des métiers parfois ancestraux, tout en assurant des conditions de vie saines aux animaux, aux plantes et aux personnes, elles ont choisi de maintenir les entreprises valokines à taille humaine.

    Des fermes, pas des camps de concentration. Des ateliers de transformation, pas des usines.

    Des agriculteurs et des artisans qui aiment leur métier, qui ont le temps de soigner leurs champs et leurs animaux, de fabriquer des produits de qualité tout en participant à la préservation de leur environnement naturel.

    Question de choix et de priorité, pour les sociétés comme pour les individus. Qualité ou quantité. Juste mesure et parcimonie, ou surconsommation effrénée et gaspillage.

    Être ou avoir, telle est la question… du bonheur.

    Prenez soin de vous.

     



     


  • Mon roman est sur Librinova

     

    Il est enfin publié !

    Ça commençait à faire un bout de temps que ce blog manquait d’activité. Je m’en excuse auprès des visiteurs qui devaient se demander ce que devient ce roman, alors qu’il est terminé depuis plus d’un an. Et pourquoi ce manque d’articles aussi… j’y reviens juste en-dessous.

    D’abord l’essentiel. En cliquant sur la couverture, vous irez directement sur la page Amazon du roman :

     

     

    Ici, la page du catalogue Librinova

    Ou si vous préférez, voici un lien vers toutes les libraires en ligne où il est disponible, ou le sera rapidement car il sort tout juste  :

    https://www.librinova.com/librairies-en-ligne

    Vous avez sans doute déjà un compte sur l’un de ces sites, avec une petite recherche il devrait être facile à trouver. En tout cas vous avez le choix, si vous souhaitez acheter mon roman.

     

     

    Presque un an de silence sur ce blog, donc.

    Quand j’avais envoyé mon roman à des éditeurs en mai 2016, sur la lancée j’avais commencé à écrire un deuxième tome. J’écrivais aussi des textes pour le blog, il fallait avancer sur le deuxième ouvrage de Chiaroscuro, et puis un emploi alimentaire, un potager…

    En fait, j’ai épuisé mon énergie créative. Je n’ai pas pris le temps de souffler et j’ai fini par saturer.

    Ironie du sort, j’avais publié un petit texte ici sur l’inspiration, juste quelques semaines avant de réaliser ce qui m’arrivait, où je disais qu’il faut aller la chercher, la nourrir cette « muse ». Se donner la peine d’avancer même les mauvais jours, pour rester connecté en permanence avec ce qu’on est en train de créer. Toujours avancer.

    Je le pense encore, mais il faut aussi prendre en compte que nous ne sommes pas des machines. Le temps de « repos » est aussi important que celui consacré à agir. D’autant plus dans une démarche créative, il faut savoir prendre le temps de se ressourcer. Pratiquer d’autres activités, observer, réfléchir, échanger, évoluer… ce n’est pas du temps perdu.

    Mais à ce moment, finir un premier tome ne m’avait pas paru suffisant pour me permettre une pause. J’étais ultra motivé mais j’avais tort sur ce point. C’est une étape très importante pour une personne qui s’embarque sur ce chemin, un roman fini. Ce moment mérite d’être apprécié.

    Je me suis plongé dans le travail pour éviter de trop penser aux nouvelles des éditeurs que j’attendais. J’espérais recevoir une réponse positive, peut-être même signer pour plusieurs tomes, soyons fous. Et je ne m’attendais pas à devoir attendre aussi longtemps pour… rien.

     

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    Comme dans tout autre domaine, le parcours se révèle souvent bien plus dur et compliqué en réalité que dans notre imagination. Ça ne veut pas dire qu’il faut baisser les bras à la moindre difficulté. Cependant, il faut se remettre de nos désillusions.

    On peut faire beaucoup de choses avec notre volonté consciente, mais il faut aussi considérer notre inconscient et son importance. Il participe énormément du fait qu’on soit prêt(e) ou pas, sincèrement et entièrement, pour se lancer dans un projet important à nos yeux.

    On voudrait toujours être efficace et c’est bien, mais vouloir ne fait pas tout.

    Il n’est pas facile d’accepter quand ce n’est plus/pas encore le moment. Difficile de lâcher prise. Comme une respiration, comme l’alternance entre le jour et la nuit, la réflexion et l’action, il y a un temps pour tout. Inspiration et expiration.

    Ce n’est sûrement pas un hasard si on utilise ce terme pour parler de créativité. Mais se remplir les poumons, ce n’est que la moitié du trajet.

    J’ai poussé un peu trop loin et il m’a fallu du temps pour récupérer, en quelque sorte.

    Les lettres de refus laconiques et impersonnelles de certains éditeurs n’ont pas arrangé les choses, question motivation. Je n’ai toujours pas les réponses de certains éditeurs auxquels j’ai proposé mon manuscrit. J’en arrive à être reconnaissant envers ceux qui ont refusé mon roman, mais en me donnant une réponse relativement rapide.

    Deux éditeurs en particulier m’ont annoncé qu’une réponse viendrait dans les six mois, un an maximum, mais presque un an et demi plus tard je n’ai plus aucune nouvelle. Pourquoi ? Je ne le saurai probablement jamais. Plus tellement envie de les relancer, à vrai dire.

    Ce que je sais, c’est que ce roman ne va pas rester dans un coin de mon bureau. C’est le sort qu’a subi mon tout premier, écrit pour un fanzine dans un autre univers dont je n’étais que co-auteur. À cause de problèmes avec des coéquipiers à l’époque, je l’avais abandonné au bout d’un tome et demi, en quittant le projet. Le début de l’histoire seulement avait été publié.

    Depuis du temps est passé, j’ai mûri je pense, progressé. Pour Entom Boötis je travaille seul. Que ce vaisseau navigue sur une mer accueillante ou qu’il sombre dans la tempête, je suis son humble capitaine, seul à décider et à affronter les conséquences.

    Tant pis, si ce que j’aime écrire ne correspond pas à ce que les éditeurs recherchent en ce moment. Tant pis si je n’ai pu compter que sur mon auto-critique et les avis d’une poignée de personnes dans mon entourage, pour que mon roman puisse atteindre une certaine qualité.

    Aujourd’hui, j’ai encore le sentiment de ne pas pouvoir faire mieux, avec ces « ingrédients » en tout cas. Alors il était grand temps de laisser vivre cette histoire, ces personnages, de les libérer en quelque sorte. Et me libérer aussi.

     

     

    Je suis un perfectionniste avec l’écriture. Si ce trait de caractère apporte des avantages indéniables quand il s’agit de porter un regard critique, il a aussi ses inconvénients. En particulier celui de ne jamais être pleinement satisfait, car on recherche une perfection qu’on ne pourra pas vraiment atteindre. S’en approcher oui, le plus possible, mais il est parfois difficile d’accepter que c’est une quête sans fin.

    Il suffit de laisser passer suffisamment de temps, pour voir dans nos créations des défauts qu’on avait pas remarqués avant, qu’on voyait autrement. Une personne perfectionniste peut considérer qu’aucun de ses travaux n’est jamais vraiment abouti, puisque perfectible. Et ainsi, ne jamais rien terminer.

    Cette année « d’attente » m’a confronté à ce problème, une fois de plus.

    Comme j’ai finalement décidé de m’auto-éditer, j’ai dû refaire toute ma mise en page afin qu’elle corresponde au format demandé. J’ai relu mon texte pour la énième fois après une longue pause, et bien sûr j’ai encore trouvé des petits défauts.

    Je me suis rappelé aussi d’une ou deux remarques de mes premiers lecteurs qui m’avaient d’abord semblé secondaires et finalement, avec plus de recul… L’histoire n’a pas changé mais j’ai encore fait quelques petites améliorations, sur la forme.

    Ça pourrait durer longtemps comme ça. À un moment, il faut savoir terminer et passer à autre chose. La suite éventuellement.

     

     

    Le bon côté de mon passage à vide, c’est que j’en ai tiré quelques leçons. J’ai compris entre autres que la volonté a ses limites. Même quand on est passionné(e) par ce qu’on fait, elle ne suffit pas à long terme.

    On peut être amené à se forcer pour correspondre à une certaine image, faire comme les auteurs qui publient un roman chaque année, voire davantage. Pour un(e) inconnu(e), cela signifie travailler sur son temps libre pendant des mois, voire des années, dans une indifférence quasi générale. Se priver d’autres choses, tout donner dans l’espoir que ça va donner quelque chose de bien.

    Restons modeste. Un jour peut-être, je pourrai me permettre de travailler à plein temps sur mes romans, toute l’année, mais pas pour le moment.

    Écrire un roman demande beaucoup de travail, de temps et d’énergie. Une suite est en route mais je préfère ne rien promettre question délais, pour l’instant.

    Si cette histoire trouve son public, ou si au contraire c’est un bide complet, eh bien ça pourrait changer beaucoup de choses.

     

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    En tout cas, ce roman est disponible sur la plupart des librairies numériques !

    Au format ebook seulement, pour le moment.

    Je suis un inconnu parmi les auteurs et la science-fiction n’est pas franchement à la mode, chez les lecteurs et lectrices francophones. Sans éditeur la publication me coûte de l’argent, alors je vais procéder par étapes.

    Le système mis en place par Librinova favorise ce procédé, avec une édition papier proposée à partir de mille exemplaires vendus en numérique. Avant ce cap c’est relativement cher, je vais tenter la manière progressive pour commencer. Prendre la température si l’on peut dire. Mais j’espère bien l’éditer en version papier prochainement.

     

     

    Voilà. J’ai apporté le plus grand soin à la qualité de ce texte mais il pourrait rester des défauts malgré tout, que mon cerveau refuserait de voir. C’est très possible, d’autant que je n’ai pas eu de regard extérieur sur mes dernières retouches. Je n’ai pas eu accès à tout un comité de lecture pour traquer les imperfections, j’ai juste fait de mon mieux.

    Cinq autres personnes ont lu ce roman avant sa version actuelle. C’est peu et en même temps très précieux pour moi, leurs avis m’ont tous été utiles. Je ne les citerai pas ici mais je ne les ai pas oubliés dans mes remerciements à la fin du livre.

    Cette histoire n’a pas d’autre prétention que d’apporter un peu d’évasion, des émotions j’espère, quelques réflexions peut-être. Si vous la lisez, n’hésitez pas à me faire connaître votre avis. Si elle vous plaît, merci d’en parler autour de vous.

    C’est de la science-fiction. Je suis conscient que cette étiquette n’est pas facile à porter pour un roman, en France. Mais c’est ce que j’aime écrire. Et même parmi les adeptes de ce genre, les thèmes abordés, l’histoire ou le style peuvent ne pas plaire.

    À présent, c’est à vous d’en juger.